Lemay bucolique

LEMAY BUCOLIQUE
Chanteuse populaire

Paris, le 8 décembre 2003 - La chanteuse québécoise, Lynda Lemay, devenue à chaque virée en France, toujours plus populaire revient avec un cinquième album studio Les secrets des oiseaux. Déjà double Disque d'or en seulement trois semaines ! Retour sur un étonnant succès.


 

Celle qui a démarré en France dans l'exiguïté d'une cave humide reçoit, quelques dix ans plus tard, tous les honneurs du prime time télévisuel et par ricochet, des ventes en cascade sur chaque nouvel album. Une carrière couronnée par cinq albums studio et deux albums live, depuis ses débuts au festival international de la chanson de Granby, en 1989. Pas de doute, la vie est un vrai conte de fées pour Lynda Lemay, native de Portneuf, Québec. Trois ans après Du coq à l'âme et un an seulement après le live Les lettres rouges, la chanteuse récidive avec un opus bucolique à souhait que laisse subodorer les poses de Lynda (sur le livret) dans la cime des arbres ou au milieu des feuillages.

On le sait maintenant, elle l'a assez répété dans les médias, Lynda Lemay écrit sur tout et n'importe quoi. Chaque moment de la vie, petit ou grand, anodin ou tragique, l'inspire au point de prendre sa guitare et d'en faire une chanson. Cette fois-ci encore, Lynda Lemay ne peut s'empêcher de dérouler son pathos au kilo. Là encore, tout y passe : les épouses, forcément acariâtres, mais dont on rêve un jour d'acquérir le statut (.avec leurs seins rassis/ comme du pain oublié/ dans le coin d'un évier.), le cri d'amour à un père touché par la maladie, l'odeur des bébés, le vieux garçon (on avait déjà eu droit aux filles seules) un peu benêt, un peu rustre mais qui dans le fond est un bon gars, la fan de base du premier rang postillonnée allègrement par son idole et même l'histoire d'un poteau électrique. Même que c'est une vraie chanson écolo ! Alors la chanson comme thérapie, pourquoi pas? Mais ce qui fait la différence avec Lynda, c'est la candeur désarmante avec laquelle elle nous conte ses mésaventures, (et qui deviennent les nôtres) et dont le summum est atteint avec Ça sent le bébé dont les seize couplets vont crescendo, avec force détails : "Ça sent la couche pleine et le lait caillé /Ça sent la mamelle gercée qui éjacule son jet maternel/ Ça sent l'petit Jésus qui a sali sa paille." Sans trop se tromper, au vu de l'interprétation délirante qu'elle devrait en faire sur scène, on imagine déjà la salle pliée en deux. Car ce qu'elle aime par dessus tout, Lynda c'est donner du bonheur à son public chéri.

 
 

Auteure compositeur interprète, elle avoue pourtant : "je suis incapable d'écrire la moindre note de musique". Elle a au moins le mérite de jouer la transparence et pour le coup, on lui pardonne une certaine monotonie mélodique. Musicalement, Lynda Lemay reste proche de ses racines, la country, le rock (on sait qu'elle idolâtre Johnny Hallyday depuis sa tendre enfance) ou des ballades au piano. Reste une jolie voix et une aisance indéniable sur scène qui ont su créer cet engouement et cette franche sympathie pour la chanteuse québécoise.

Par son allant et sa fraîcheur, Lynda Lemay a su toucher le grand public avec ce côté naïf, qui chante des franches vérités avec cet accent inimitable de nos cousins américains, mais surtout qui sort des canons habituels du showbiz, bien loin de l'air blasé que l'on prend à Paris pour répondre aux interviews. Nul doute que sa liaison sentimentale avec l'humoriste Laurent Gerra, grosse locomotive de l'entertainement à la française l'aura rapprochée un peu plus du succès populaire, même si ce n'est qu'une conséquence et non la cause. Le parrainage de Charles Aznavour, venu l'écouter à ses débuts au Sentier des Halles à Paris, n'aura fait qu'ajouter à l'aura de sympathie dont la québécoise bénéficie chez nous. La bonne étoile de Lynda Lemay risque de continuer encore longtemps. Confiante et nature, Lynda qui, sur l'une des photos de son album, fait même le poirier.

Lynda Lemay sera du 18 au 23 mai à l'Olympia à Paris

Les secrets des oiseaux (Wea) 2003

 
   
  Pascale Hamon