MUSIQUE.

 

« Je suis une excessive »

Comment percevez-vous les réactions du public face à cet « opéra folk » ?
Lynda Lemay.

C'est un spectacle exigeant, avec beaucoup de mots. J'ai essayé d'aller loin dans les émotions et la psychologie des personnages.

Je m'attendais presque, lors de cette première partie de tournée, à ce qu'il y ait des personnes qui trouvent ça insupportable ! Finalement, ça va, les salles sont souvent debout. Dans la mesure où ce spectacle n'existe pas sur disque et où les gens ne connaissent ni les chansons ni les mélodies, le défi est relevé.

Dans votre nouvel album, sorti cette semaine, vous évoquez des thèmes très noirs comme dans « Un éternel hiver », mêlés à une vision pessimiste de l'amour...
Je l'ai enregistré en quinze jours cet été, au feeling. J'en avais besoin, j'avais trop retenu d'affaires à l'intérieur (sic). De toute façon, mes chansons d'amour n'ont jamais été très gaies. J'en ai d'autres plus joyeuses, mais je n'avais pas envie de les proposer en ce moment au public. En fait, j'aime aborder des thèmes qui me font peur. Cette peur est un moteur pour moi, et je me prépare toujours au pire, c'est une façon de m'en débarrasser. Je parle aussi beaucoup d'alcool. Il faut croire que j'ai peur de devenir alcoolique avec tout ce que j'ingurgite ! J'aime trop votre vin, je suis une excessive.

Existe-t-il pour vous quelque chose de tabou ?
Non. Ni dans mes chansons ni dans ma vie personnelle, même si je n'en parle pas en public. J'aime dire les choses franchement. Pour moi, c'est toujours plus payant que le silence.


Propos recueillis par S.C.
Le Parisien , jeudi 24 février 2005